Your browser is not up to date and is not able to run this publication.
Learn more

Économie : la grande dégringolade

De mémoire de chroniqueurs, on n avait jamais vu des chiffres de prévisions économiques aussi négatifs. La crise du Covid-19 et « Le Grand Confinement » qui s en est suivi ont paralysé l économie mondiale, entraînant une chute abyssale de l activité des entreprises et une explosion des déficits publics pour les compenser.

Par Gaël Thomas

l année entière. « Une telle chute d activité, nonobstant la rapidité avec laquelle elle se produit, n a jamais été observée, à part peut- être en temps de guerre », souligne l obser- vatoire. Emmanuel Macron, le président de la République, avait vu juste. Au moins sur la sémantique. Tous les secteurs ne sont pas touchés avec la même violence, et quelques-uns entrevoient un début léger d inversion de la courbe. C est le cas en particulier du secteur de la construction, dont la baisse d activité a été ramenée depuis le début du confinement de -88 % à -79 % à mesure de la réouverture progressive et partielle des chantiers. D autres pans entiers de l économie sont à l arrêt. La perte d activité du secteur de l hébergement-restauration est estimée à -91 % selon l Insee, et dans laquelle la part de salariés en inactivité totale ou partielle est de 86 %.

Une consommation en berne La consommation des ménages, qui repré- sente plus de 50 % du PIB, s est évidem- ment effondrée. L Insee l estime inférieure de 33 % à sa normale. « Environ la moitié des dépenses de consommation ne devrait pas être touchée par la crise actuelle, notamment les dépenses pour les services immobiliers (principalement le paiement des loyers) et la consommation de produits alimentaires et agroalimentaires, qui pourraient même aug- menter pendant la période de fermeture  », tempèrent les experts du Crédit agricole. « Certaines dépenses seront simplement repor- tées, de sorte qu un rattrapage partiel par la consommation semble possible à la fin de la période d immobilisation, notamment pour la consommation de biens manufacturés. En revanche, dans les services, le potentiel de rattrapage est beaucoup plus faible, et la majorité des fermetures se traduira par une

Plus le temps passe, plus le coût éco-nomique du « Grand Confinement » enfle. « The Great Lockdown », pour reprendre l expression du FMI, pourrait coûter jusqu à 9  000  Mds$ selon ce der- nier, qui anticipe un recul de 3 % du PIB mondial et même de 7 % dans les pays avancés en 2020. En France, l Insee a fait ses calculs. Au 23 avril, l économie nationale fonctionne 35 % en dessous de l activité « normale », indique l institut économique. Si l on prend seulement le secteur marchand, la perte d activité s élève même à -41 % et elle est quasiment divisée par deux si l on exclut les loyers. En monnaie sonnante et trébu- chante, les huit semaines de confinement représentent 120 Mds de PIB en moins dans l économie, selon l Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Soit cinq points de PIB sur

© A

do be

St oc

k -

Fe yd

zh et

S ha

ba no

v

47 | Magazine Business Immo #165 Mai 2020

EN COUVERTURE / DÉFI N°1 : CONFINEMENT, LA « DRÔLE DE GUERRE » ÉCONOMIQUE