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Par Aurélien Jouhanneau Photo : © MIR pour Coldefy & Associés

ADIEU L OBSOLESCENCE, BONJOUR LE TERTIAIRE

DERNIER CRI

Bis repetita pour Novaxia à Bagnolet. En véritable chantre de la reconversion des friches industrielles, Joachim Azan, président du groupe, engrange une nouvelle opération sur ce territoire de l Est parisien. Cette fois-ci, il n est pas ques- tion d excaver un transformateur électrique pollué au pyralène en 400 logements, mais d écrire, avenue Gallieni, le long du Périphérique, un nouveau scénario sur les cendres d un ancien site industriel libéré par Derichebourg et Emerson. Un scénario écrit à quatre mains avec l édile de Bagnolet, Tony Di Martino, à partir de 2013. Rapidement, le duo entend tirer profit de l hype- raccessibilité du foncier dont un accès immédiat à l autoroute A3, deux lignes de métro, deux stations et sept lignes de bus. « La meilleure création de valeur pour ce territoire revenait à élaborer une nouvelle polarité économique au nord-est de Paris, narre Joachim Azan. Ce choix s appuie également sur un constat : l Est parisien ne peut plus se contenter d être constitué uniquement de logements quand l Ouest parisien concentre une forte offre de bureaux. » Pour lancer cette superproduction de 22 000 m2 tertiaires, il restait à trouver un titre Ce sera « Wonder Building ». Mis en chantier au lendemain du confinement lié au Covid-19, l ensemble doit être livré dès 2022. Un projet qui, au passage, voit intervenir la Banque des territoires à hauteur de 10 % sur 136 M investis. « Closée pen- dant le confinement, cette opération envoie un signal fort à la relance économique du secteur de l industrie immobilière et de la ville », argu- mente Marianne Louradour, directrice régionale Île-de-France de la Banque des territoires.

Impact investing Fer de lance de l autre grande spécialité de la maison Novaxia à savoir l impact investing , Wonder Building se déploie sous le prisme du triptyque environnemental/territorial/humain. Et ce « de la phase de vacance avec l urbanisme transitoire et l occupation temporaire, de construction et de l exploitation », comme le rappelle Joachim Azan. Humain d abord avec, entre autres, un minimum de 8 000 heures de travail réservées à des personnes en réinser- tion professionnelle. Territorial ensuite, avec l implantation dans l édifice de plus de 2 500 emplois directs à Bagnolet ville où l on dénombre aujourd hui 18 000 actifs et 35 000 habitants. Enfin et surtout Wonder Building comporte tout un chapitre environnemental (très) ambitieux. « Outre sa structure en bois de 4 450 m3, l empreinte carbone de l ensemble sera quant à elle diminuée de 60 % sur l ensemble de son cycle de vie par rapport à un bâtiment classique », confirme le fondateur de Novaxia. Aussi, le projet, des- siné par l agence Coldefy & Associés Architectes Urbanistes, vise le niveau « Excellent » des certifications Breeam et HQE. Sans oublier les labels Bâtiment Bas Carbone (BBCA) Effinergie+, Wire et le niveau Gold de la certification « Well ». De l industriel reconverti en tertiaire dernier cri décidé- ment, Novaxia n en a pas fini de faire de l obsolescence immo- bilière son gisement de valeur. « Dans le contexte de la crise, il y aura de nombreuses opportunités à saisir en la matière, à l instar de Wonder Building », prédit Joachim Azan. On aurait tort de ne pas le croire

Lire l interview de Joachim Azan

et Marianne Louradour

59 | Magazine Business Immo #166 Juin 2020