de l empreinte carbone, nous ne les cédons pas systématiquement. En revanche, chaque changement de locataires est une opportunité de rénover et de mettre aux derniers standards écologiques ces actifs. Notre responsabilité est aussi de remettre les actifs plus anciens aux meilleurs standards », appuie Victoire Aubry. Pour Covivio, lors du lancement de son premier green bond, l enjeu était aussi de « valoriser et capitaliser sur [sa] stratégie RSE, déjà largement reconnue par les agences de notation extrafinancières. Il s agissait aussi d élargir le scope de [ses] investisseurs à des acteurs concernés par l amélioration de la qualité environnementale des actifs immobi- liers », rapporte Jean-Éric Fournier, direc- teur développement durable de Covivio.
tout comme les gestionnaires de fonds La vague verte de l investissement immo- bilier responsable a aussi atteint les rivages des gestionnaires de fonds. Parmi eux, BlackRock Real Assets, la branche d inves- tissement spécialisé dans l immobilier et les infrastructures du géant américain, qui gère 48 Mds$ de capitaux propres et de dettes privées et publiques pour le compte d investisseurs du monde entier. De par ses
BlackRock, BlackRock, what you gonna do?
Dans son rapport sur l investissement durable 2019, BlackRock Real Assets détaille sa stratégie RSE pour son portefeuille immobilier. « Nous continuons à accroître les activités d audit et de surveillance de nos actifs afin d améliorer la qualité et la quantité des indicateurs de performance environnementale mesurés, analysés et communiqués. Des programmes de gestion des données ont été déployés dans l ensemble de nos portefeuilles mondiaux afin d obtenir des informations clés, notamment sur la consommation d énergie (et les émissions de gaz à effet de serre associées), la consommation d eau et les taux de production et de recyclage des déchets. » Ces audits sont réalisés sur l ensemble des actifs détenus par BlackRock afin d identifier les domaines dans lesquels des améliorations des performances environnementales et opérationnelles peuvent être réalisées. Pour le groupe, cette politique a aussi un intérêt pour sécuriser ses biens immobiliers, en cas d évolution des réglementations environnementales. Lorsque les nouvelles normes minimales d efficacité énergétique (MEES) sont entrées en vigueur au Royaume-Uni en 2018, elles ont introduit l exigence d un certificat de performance énergétique (CPE) de niveau « E » minimum avant que de nouveaux baux ou des extensions de baux puissent être accordés. Afin de réduire les risques liés à ses actifs au Royaume-Uni, BlackRock avait réduit, depuis 2015, le pourcentage de notations « F » et « G » de 15 % à moins de 7 %, par l élaboration de plans d amélioration de l efficacité énergétique sur mesure.
choix d acquisitions et sa politique d inves- tissement, le groupe dispose actuellement de plus de 100 biens immobiliers certifiés dans le monde, à travers les labels Breeam, Leed, Nabers, HQE, DGNB et le BCA Green Mark. « Nous avons également obtenu plu- sieurs prix nationaux et normes internationales qui reconnaissent notre approche de la gestion durable des actifs », s enorgueillit le groupe. C est le cas du Gresb, où BlackRock Real Assets a obtenu un score de 80/100 en 2018, marquant une progression de 10 % sur un an. Afin de garantir un usage plus vertueux des actifs gérés, BlackRock RA inclut aussi des « clauses vertes » dans tous ses nouveaux baux. Ces clauses sont relatives à une exploi- tation responsable et promouvant les meil- leures pratiques (voir encadré ci-contre). Autre géant de l investissement, Nuveen s est engagé à réduire l intensité énergétique de son portefeuille mondial de 30 % d ici à 2030. Mais le gestionnaire d actifs américain tient également compte du risque physique lié au changement climatique dans son pro- cessus d investissement. « Nous évaluons la vulnérabilité des actifs au changement clima- tique au moment de leur acquisition et nous recherchons les possibilités de faire en sorte que nos bâtiments soient résistants aux événements climatiques », explique Abigail Dean, Head of Sutainability chez Nuveen. C est le cas pour sa Global Resilient Series, une série de fonds où des facteurs de durabilité tels que la sensibilité au changement climatique, la qualité de l air et l intensité carbone du réseau électrique sont utilisés pour identifier les villes « investissables » à long terme. « Par exemple, nous avons travaillé en étroite colla- boration avec Arbnco pour créer une solution qui permet de surveiller les polluants intérieurs, la lumière naturelle et la température. Après un essai réussi, notre intention est de déployer cette technologie dans les bâtiments appropriés de notre portefeuille. Nous avons également établi des partenariats et utilisé des technologies de construction intelligente, telles que Demand Logic, 4D et EP&T, afin d accroître l effica- cité de nos actifs. Nous constatons que l utili- sation de cette technologie dans les bureaux ou les centres commerciaux permet de réaliser 10 à 20 % d économies d énergie », poursuit Abigail Dean. Les gestionnaires de fonds embarquent aussi les épargnants vers la transition écologique. Tout récemment, Amundi a lancé Amundi Énergies vertes, un nouveau support d in- vestissement avec Crédit agricole assurances. Ce support offre une solution accessible dans les contrats d assurance vie permettant d in- vestir directement dans des infrastructures vertes et visant un rendement cible de 4 %
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« La finance est d ores et déjà très active, mais il demeure un potentiel considérable »
- Victoire Aubry, Icade
35 | Magazine Business Immo #167 Juillet 2020
EN COUVERTURE / CLIMAT : L HEURE DU VIRAGE ?