EN COUVERTURE / VERS DES VILLES DURABLES ET DÉSIRABLES
voire producteur d énergie. Pour y répondre, plusieurs acteurs innovants proposent une multitude de solutions qui ne cessent de se développer : objets connectés, panneaux solaires du futur, matériaux biosourcés, opti- misation des déchets ménagers, chauffage par géothermie, applications numériques servicielles et architecture bioclimatique. Chaque jour, de nouvelles tendances imprègnent l habitat et font évoluer sa forme et son fonctionnement, notre capacité à moduler l espace et ses usages devient un enjeu majeur. Notre rôle est de proposer de nouvelles générations de logements, alliant les avan- tages du monde urbain et les bienfaits d une nature apaisante, sans cesse convoquée aux pieds des habitations, tout en offrant des corridors écologiques qui nous rappellent à chaque instant que le « vivant » doit rester au cœur de toutes les évolutions. Et toutes ces évolutions devront placer au cœur de leurs attentions l occupant, acteur majeur dont le rôle et les comportements écores- ponsables sont décisifs pour garantir une évolution écologique du logement.
« Devant ses frontières qui s effacent, le logement devenu un hub de vie s étend aux aménités et aux services associés »
Le logement social, lieu d échanges et de mixité
Le problème n est pas nouveau : il y a en France un trop grand nombre de citoyens que l on ne sait pas loger. 2, 5 millions de personnes attendent un logement social. 4,5 millions au total sont mal logées et les prix s envolent ! Même les classes moyennes
sont chassées des centres-villes, notamment dans les métropoles. Rien d étonnant après cela que l on s inquiète du manque de mixité sociale dans notre pays ! Alors, comment agir ? D abord, il faut faire le bon constat : nous sommes face à une crise de l offre, durable et profonde, due à un niveau de construction très insuffisant. Ensuite, abandonner les fausses recettes : les lois de défiscalisation qui contribuent à faire monter les prix et à diminuer les surfaces ! Et puis faire preuve de bon sens : commençons par respecter les PLU plutôt que de les raboter quasi systématiquement ! La moyenne est une perte de 30 % des droits à construire entre ce qu autorisent les PLU et les permis de construire qui sont accordés ! De plus, simplifier drastiquement les procédures, et notamment réduire les délais administratifs (permis, recours, contentieux), pourrait facilement faire gagner six mois ou plus avant le début des travaux. Avec ces mesures, on peut atteindre le cap de 1 million de nouveaux logements par an ! Au-delà du nombre, pour favoriser la mixité, il faut veiller à une répartition intelligente entre PLUS, PLAI, PLS, logement intermédiaire Les nouvelles résidences doivent être d authentiques lieux de vie commune pensés pour ceux qui y habitent. En répondant d abord aux nouvelles aspirations écologiques (développer la RT 2020, les résidences autosuffisantes ), mais aussi en veillant à l intégration paysagère des bâtiments et à la végétalisation (espaces verts, potagers partagés ). Des commerces, des services de proximité et des projets artistiques ou associatifs peuvent aussi contribuer à la convivialité de ces zones. L enjeu reste de garantir la qualité de vie des résidents et de favoriser les échanges avec l ensemble de la ville (ce qui passe par un réseau de transports adapté). Je suis optimiste : le besoin de logements guidera forcément les choix des décideurs. Aucun élu municipal ne peut se satisfaire de la situation actuelle. Et les citoyens sont prêts. Une étude menée par l Institut Elabe pour Alila en septembre 2019 montrait que 63 % des locataires avaient une bonne image du logement social. Toutes les conditions sont donc réunies pour avancer.
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Par Hervé Legros, PDG, Groupe Alila
parcours professionnel
Accéder à l étude d Alila « Image et attentes des locataires en France en
matière de logement »
Septembre 2020 #168 Magazine Business Immo | 45