C est l un des grands paradoxes de la digitalisation de nos sociétés : elle n a pas aboli le besoin de mobilité et de rencontre physique. Au contraire, elle renforce les différentes formes de centralités, devenues les lieux privilégiés de l échange réel, comme friction créatrice de valeur ajoutée et de lien social. Des lieux qui deviennent d autant plus précieux que le contact se fait plus sélectif, choisi.
Ce qui se profile, c est la délinaison, demain, du bureau sous des formats plus petits et surtout plus divers, qui
se déploieront selon une logique de réseau fortement articulé pour répondre à la pluralité des besoins, tant des salariés que des entreprises.
Des besoins : de réactivité pour accroitre la flexibilité des organisations et la variabilisation des coûts; de facilitation de l accès à un immobilier qualitatif face à la complexification des enjeux immobiliers; de services et d équipe-
ments, mais aussi d espaces à proximité du domicile, pour des collaborateurs plus autonomes, efficaces et valorisés.
Dans ce contexte, le coworking va s installer durable- ment dans le paysage de l immobilier tertiaire, et pas seulement en réponse à des besoins ponctuels de postes de travail. En offrant un large accès à un réseau géographique d espaces relais pour les collaborateurs, particulièrement complémentaire au fonctionnement en télétravail, le coworking se présente comme une alter- native pour les entreprises qui souhaitent flexibiliser et externaliser au maximum leur organisation immobilière.
De façon plus générale, la recherche d offres immobi- lières « à la demande » va se renforcer. Les systèmes
de partage d espaces de réunion, parfois sous-utilisés, vont se développer avec de nouvelles logiques d optimi- sation, d affectation et de mise en valeur par les proprié- taires. Cette recherche de monétisation sera un vecteur d innovation et de créativité. Et le besoin de solutions de facilitation, y compris dans le cadre du contrat de bail traditionnel, va s affirmer, à l image de la demande d aménagements de plateaux de type plug and work.
L immeuble siège continuera de jouer un rôle central dans l organisation immobilière des sociétés. Face à la fragmentation des temps, des lieux et des équipes, les enjeux autour du sentiment d appartenance et de l engagement sont de plus en plus prégnants. En se positionnant majoritairement sur les localisations centrales constituant des hubs d acces- sibilité, le siège joue ainsi ce nouveau rôle de connecteur, de point de ralliement et d incarnation du collectif.
Bref, l immeuble de bureaux n est pas près de dispa- raître mais va devoir évoluer. Son dimensionnement va s adapter à la logique de démultiplication des formats et des localisations, et donc se réduire. Afin de jouer des effets de complémentarité, notamment pour allonger les durées d occupation, les bâtiments vont également devenir plus mixtes, avec une attention croissante à la réversibilité des usages, mais aussi au compartimen- tage des espaces, pour davantage de résilience et de modularité.
Logement, hôtellerie, bureaux, activités légères, logis- tique urbaine, commerces, loisirs : les fonctions vont s imbriquer davantage, selon des combinaisons qui restent à tester et à définir.
*Extrait de l étude CBRE «Le nouvel écosystème immobilier : Vivre, Travailler et Investir en 2030» à retrouver sur www.cbre.fr
Un immobilier articulé et agile, pour des collaborateurs... autonomisés ! en partenariat avec Confrontées à un environnement toujours plus fragmenté et instable, les entreprises doivent plus que jamais développer des solutions immobilières sûres, flexibles, résilientes et attirantes ! En « concurrence » avec le confort et l attractivité du domicile ou des tiers-lieux, sous toutes leurs formes, les bureaux de demain viendront s articuler avec un large éventail d espaces. Véritable incarnation du collectif de travail, l immeuble de bureau n est donc pas près de disparaître, mais va devoir se redimensionner et - surtout - se réinventer.
Comme l entre- prise sans usine a montré ses limites l entreprise sans bureau n est tout simplement pas souhaitable pour la très grande majorité des structures.