Un avenir flou Résultat : question projections, forcément, les perspectives semblent modérément opti- mistes D autant que le deuxième confine- ment a douché les espoirs de reprise rapide. Le scénario en « W », avec des vagues succes- sives de Covid-19 et de restrictions, semble à ce jour probable. Les dirigeants consi- dèrent que le niveau d activité de 2019 ne sera pas retrouvé avant 2022 ou même plus tard (53 % des répondants) du fait des incertitudes sanitaires (reconfinement, vaccin, etc.). Et ils redoutent un retour à la « normale » inégal selon les classes d ac- tifs et les secteurs : la commercialisation (74 %), la promotion immobilière (63 %) et la construction (61 %). Les marchés des bureaux et des établissements recevant du public (ERP) (hôtellerie, commerce, équi- pements publics) risquent de connaître une crise sur la durée, puisque probablement dépendants de l apparition d un vaccin ou d un traitement efficace contre le Covid-19. 11 % des dirigeants vont jusqu à annoncer ne pas savoir du tout quand envisager un retour à la normale, dont 23 % des archi- tectes, 20 % des ingénieurs et 13 % des diri- geants de la construction. La crise économique et sociale à venir (800 000 emplois détruits en 2020, taux de chômage estimé à 11,1 % fin 2021 vs 8,4 % fin 2019) est une source d incertitude : risque de baisse des investissements privés, de refus de crédits par les banques, de diffi- cultés à recouvrer les loyers des particuliers et des entreprises, etc. Certains dirigeants notent d ores et déjà la volonté d investisseurs de réduire les volumes d investissement par crainte d une proche dégradation des ratios de rentabi- lité. Selon eux, la crise pourrait aussi lour- dement impacter la commande publique, notamment pour des raisons budgétaires.
L inquiétante incertitude Cette visibilité insuffisante sur les perspec- tives économiques et commerciales pour les mois et années à venir s impose, de loin, comme la première source d inquiétude des dirigeants. L incertitude qui plane sur l évolution de la situation économique et sociale (chômage, capacité des entreprises et des Français à financer leurs projets immobiliers ) alimente les doutes sur les opportunités business, alors même que 19 % des diri- geants font état d un carnet de commandes insuffisamment rempli (36 % pour les TPE de l architecture et 27 % pour les autres TPE). Et l évolution défavorable de la situa- tion sanitaire à l automne, avec notamment la mise en place d un reconfinement, ne fait qu accentuer leurs craintes...
« L incertitude qui plane sur l évolution de la situation économique et sociale alimente les doutes sur les opportunités business, alors même que 19 % des dirigeants font état d un carnet de commandes insuffisamment rempli »
8%
17%
Dans l'immobilier et la ville Dans l'ensemble de l'économie
Part de dirigeants craignant des difficultés financières pour leur entreprise à court terme
9%
9%
9%
13%
25%
Difficultés de trésorerie
Difficulté à absorber les coûts liés au Covid-19
Baisse des prix de vente
Allongement délais de paiement des créanciers
Dégradation de la rentabilité et des marges
Principales difficultés financières rencontrées
Source : Enquête EY auprès de 920 dirigeants de l immobilier et de la ville
44 | Magazine Business Immo #171 Décembre 2020
EN COUVERTURE / 2020 : LE CHOC
Part de dirige r ignant des difficultés financiè ur entreprise à court terme
Principales difficultés financières rencontrées