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30Hors-Série Business Immo Mai 2020

DOSSIER : LA FILIÈRE LOGISTIQUE À L ÉPREUVE DU COVID-19

de réunions quotidiennes avec les pouvoirs publics et les ministres concernés, avec trois indicateurs clés  : le taux de service des com- mandes, l absentéisme dans les magasins et le fonctionnement de la chaîne logistique. Malgré les grandes difficultés rencontrées à certains moments, notamment dans le Grand Est, nous pouvons être extrêmement satisfaits puisque la chaîne a tenu ». Sans rompre Le succès du commerce alimentaire s est conjugué à l explosion du drive, ce mode de consommation hors magasin qui, hier encore, s attirait les foudres des distribu- teurs et des consommateurs. Pour Michel- Édouard Leclerc, le PDG de l enseigne ali- mentaire éponyme, «  le service du drive a enregistré des explosions de chiffre d affaires de 40 à 80 % dans certains centres Leclerc. Ce qui était un phénomène nouveau en France est devenu quelque chose auquel les Français sont accros  ». Cette tendance de fond est confirmée par le conseil Nielsen, pour qui « la crise du Covid-19 marque un coup d accé- lérateur pour le drive », tangentant dans cette période les 10 % de parts de marché. « Tous les circuits ont connu un afflux de consomma- teurs, venant en magasin ou commandant sur internet pour stocker en nombre produits alimentaires et d hygiène. Le e-commerce a néanmoins progressé quatre fois plus vite que les magasins physiques. Pendant la semaine du 2 au 8 mars, le drive a vu sa progression lar- gement accélérée (+29 % de ventes en plus que l an passé), battant ses records de chiffre d af- faires sur une semaine », détaille Anne Haine, directrice générale de Nielsen France. Ce succès fulgurant du e-commerce alimen- taire constaté par toutes les enseignes est tempéré par Léandre Boulez : « même si son chiffre d affaires a augmenté de 50  à 100 % selon les enseignes, essentiellement avec le for- mat drive, il ne représentait que 6 à 8 % des volumes auparavant ».

3  LA RÉSILIENCE Ainsi, aux quatre coins de la France, les supply chains de la grande distribution ont dû redoubler d efforts pour absorber les flux supplémentaires, et les enseignes ont adapté leurs pratiques. Les organisations en deux-huit sont passées en trois-huit, les logisticiens ont eu recours aux intérimaires, certains magasins, notamment à Paris, ont raccourci leurs horaires d ouvertures pour faciliter la tâche à leurs collaborateurs, en mal de transports en commun, tandis que les drives ont ouvert plus longtemps et le dimanche. « L approvisionnement de la grande distribution alimentaire a également bénéficié de l arrêt de la RHF, qui a libéré de la place dans les entrepôts et pour le trans- port en température dirigée, mais aussi de la grande distribution non alimentaire, qui

Sources : Nielsen ScanTrack, PGC+FLS © 2020 The Nielsen Company

ÉVOLUTION VENTES VALEUR, SEMAINE DU 02 AU 08/03 VS MÊME SEMAINE L AN PASSÉ

a donné un grand coup de frein sur les flux logistiques  », nous confient les enseignes en coulisses. Surtout, le secteur s appuie sur un point fort  : un réseau d entrepôts flexibles et connectés. « Finalement, la principale difficulté qui s est posée à la supply chain de l alimentaire n est pas venue des flux ou du stockage, mais de la production  », résume Patrick Blaye, direc- teur d ITM Logistique, filiale logistique du Groupement Les Mousquetaires (voir notre interview en page suivante). Une produc- tion nécessairement inadaptée à ce report historique de la RHF à la GMS. Pas évident, en effet, pour les grands de la distribution alimentaire de basculer des sacs de 25  kg de farine destinés à une consommation industrielle à une demande en masse des particuliers plutôt fixée sur le 500 g. Il en va de la farine comme de nombreux produits de première nécessité Cette situation inédite et totalement imprévisible pour- rait se prolonger tant que la restauration n aura pas retrouvé sa capacité nominale pré-Covid-19. Mais la massification des flux logistiques et de la production ont per- mis de faire front. « La chaîne logistique de la grande distribution alimentaire s est montrée résiliente. Les taux de rupture de stock dans les magasins restent non négligeables, mais commencent à se réguler. L enseignement qui subsistera de cette période s appliquera plutôt aux industriels sur leur capacité à adapter leurs productions qu aux distributeurs ou à leur supply chain », conclut Léandre Boulez. 

Source : FCD

LE MARCHÉ DES PGC-FLS* EN FRANCE : DES PICS DE CROISSANCE DANS UN CONTEXTE DE CRISE COVID-19

10-16 fév1 7-23 fév 24 fév - 01 mars

02-08 mars 09-15 mars 16-22 mars 23-29 mars

1,8 % 1,2 % 6,2 % 10,0 %

38,0 % 30,0 %

6,0 %

*Produits de grande consommation Produits frais libre serviceParcourir la note de conjoncture de la FCD