53 INTERIORS #12 Automne 2020
Aluminium
Le projet Identity, à Rennes, fait la part belle à l aluminium, un matériau léger et recyclable. Ce projet a été inspiré par la géode de cristal. On retrouve ainsi dans l architecture extérieure du projet des angles saillants et un aspect brut et na- turel. En son cœur, les façades intérieures sont lisses et réfléchissantes, à l image des cristaux qui se développent au centre de la roche. Sur les façades exposées sud et ouest, l aluminium est utilisé de diffé- rentes manières : un traitement décoratif, mais surtout performant pour le fonction- nement bioclimatique des bâtiments et le confort des futurs usagers. En hiver, le bâtiment maximise la captation de l énergie solaire,la diffuse et la conserve. Inversement, en été, le bâtiment se pro- tège du rayonnement solaire et évacue le surplus de chaleur. « La façade d Identity One se compose de doubles lanières d aluminium qui, en fonction des saisons, protègent du soleil ou laissent entrer la lumière. Ainsi, les bureaux profitent d une régulation thermique naturelle», décrit Blin Trincal, architecte directrice du projet et associée de l agence Viguier.
Bambou
Utilisé dans la construction depuis des millénaires, notamment en Asie et en Amérique du Sud, le bambou couvre environ 30 millions d ha dans les zones tropicales et subtropicales à travers le monde, selon l Organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR). Bien qu elle soit davantage associée aux modes constructifs tradi- tionnels, cette ressource facilement renouvelable (ses tiges peuvent être extraites dans les trois à sept ans) représente un élément de réponse face aux enjeux auxquels est confronté le bâtiment d au- jourd hui. « Le bambou offre une multitude de solutions pratiques pour lutter contre le changement climatique, avance ainsi l INBAR sur son site. Une étude réalisée en 2008 montre que le bambou moso peut séquestrer le carbone à un taux plus élevé que beaucoup d espèces d arbres à croissance rapide (12,7 t de carbone par an). » Et comme en attestent les réalisations de l architecte colom- bien Simón Vélez, l utilisation du bambou ne doit pas être vue comme un frein à l envergure architecturale. Après un pavillon à l Exposition universelle de Hanovre en 2000 ainsi qu une interven- tion à la Biennale de Venise en 2016, le spécialiste de l architecture naturelle s est associé à Stefana Simic, à l occasion des Rencontres de la photographie d Arles 2018, pour réaliser « Contemplation », un pavillon démontable de 1 000 m2 en bambou guadua, ressource forestière renouvelable la plus abondante en Colombie. « Le guadua est extraordinaire, estiment Simón Vélez et Stefana Simic. Il est plus résistant que l acier, pousse beaucoup plus vite que n importe quel arbre et peut générer plus de biomasses que tout autre culture. Il n y a rien qui se compare à sa capacité à absorber le CO2 de l atmosphère et sa faculté impressionnante à produire de l oxygène. » D une longueur de 68 m pour une hauteur de 9 m, la structure inspirée des malocas amérindiennes était constituée de 1 800 bambous de 3 à 10 m de long maintenus par une série de cerces (armatures cintrées horizontales en tube d acier). Pour couronner le tout, une couverture en roseaux de Camargue est venue donner une touche locale. ©
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