« L indice MSCI immobilier d entreprise performe à +8,5 % à fin 2019, quand les foncières cotées de commerce enregistrent +12,7 % »
Euronext IEIF SIIC France perdait 42 % de sa valeur entre 2007 et 2008. S en suivront quatre années de forte volatilité sur les mar- chés. À ce temps, le statut SIIC, était adopté par 48 sociétés composant le secteur. En 2009, le rendement de l actif net des SIIC de commerce était encore dans le négatif et repassera dans le positif à fin 2010, à hauteur de +4 %, pour atteindre 26 % en 2015. En effet, pendant la grande crise financière globale, les SIIC avaient réagi par la mise en place de stratégies d optimisation de leurs portefeuilles via l arbitrage de leurs actifs non core. Elles s étaient alors délestées d une grande partie de leurs actifs natio- naux pour étendre leurs activités à l inter- national et spécialiser leurs portefeuilles. En parallèle, le secteur se consolide et atteignait le nombre de 38 sociétés à fin 2012.
Quels constats pour l avenir ? En 2009, la performance des SIIC de commerce est de +54 % à échantillon constant quand l indice MSCI immobi- lier d entreprise France est à -0,2 %. Dix ans plus tard, le secteur se porte bien, l indice MSCI immobilier d entreprise performe à +8,5 % à fin 2019, quand les foncières cotées de commerce enregistrent +12,7 % dans le même temps. De fait, on aurait pu penser que l immobi- lier coté tendrait à surperformer le secteur global quand le marché se porte bien. Il en subit aussi plus durement les conséquences en cas de retournement. Et la crise du Covid est passée par là. Aussi, il est essentiel de rappeler que ce qui explique la résilience du secteur est sa nature même : la pierre. La capacité d adap- tation du secteur est forte, tant en matière de structure que d usages. C est ce pour quoi à ce jour, les décisions stratégiques qui vont être adoptées par les foncières cotées les plus impactées par le Covid-19, incluant les SIIC de commerce, sont très attendues : - Sur la gestion de leur passif, c est cer- tain. En 2008, le LTV moyen des dix plus grandes sociétés cotées avoisinait les 47 %, quand il n est plus que de 38 % au S1 2020. Bien qu il ne soit mécaniquement plus aussi élevé que lors de la première crise, en volume, les montants sont bien plus conséquents. - Mais aussi sur la gestion de leurs actifs : arbitrages, évolution de l usage des actifs, consolidation ? Le rappel de ce pan d histoire pas si loin- tain donne des clés de lecture sur l émer- gence du front Bressler/Niel quant au cas d Unibail-Rodamco-Westfield. Ces der- niers proposent un recentrage du porte- feuille en Europe (plan Refocus), quand le
directoire propose un plan de renforcement des fonds propres à hauteur de 9 Mds , dont 3,5 Mds seraient financés par le biais d une augmentation de capital (plan Reset). Certes, historiquement, ce sont de sages décisions liées à la gestion du sous-jacent qui ont permis aux foncières cotées de tra- verser la précédente crise. Néanmoins, entre 2007 et aujourd hui, le monde a grande- ment évolué : mutations sociétales, chan- gements climatiques, transformations par l innovation L unique certitude est que la crise qui nous touche en ce moment n impacte pas uni- quement les marchés, mais la polis dans son ensemble. Et l immobilier dispose des outils pour s adapter à toutes ces transformations. De fait, nous pouvons toujours croire en la résilience du secteur. Et, quelles que soient les stratégies qui seront mises en place par les foncières cotées, le marché pourra se relever, plus fort.
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Novembre 2020 #170 Magazine Business Immo | 15
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