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10 à 15 % à la moyenne comptabilisée par Quantaflow. Nous avons bénéficié de l ouverture des hypermarchés, mais aussi de notre positionnement sur le com- merce de proximité, une valeur cardinale pour Carmila. La résilience de ce modèle se confirme après le déconfinement avec un indice de fréquentation supérieur de 14 points au panel Quantaflow sur les trois premières semaines d ouvertures en France. BI : Le confinement sonne comme une revanche de l hypermarché dont on annonçait la fin.

ADP : Durant cette période, les Français ont redécouvert les vertus de l hypermar- ché, un lieu unique où l on peut s appro- visionner en toute sécurité. Par extension, cela valide le modèle des centres commer- ciaux qui sont des espaces sécurisés répon- dant aux besoins et aux envies des clients. Quelque part, cette crise sanitaire ren- force la raison d être de Carmila : par la proximité, simplifier la vie et améliorer le quotidien des commerçants et des clients au cœur de tous les territoires. BI : Et une fois passée la crise sanitaire ?

ADP : Je crois plus que jamais au for- mat de la proximité à l avenir. La crise climatique va orienter une grande partie de la clientèle vers nos centres commer- ciaux pour peu qu on leur propose un mix-merchandising rénové. Notre offre commerciale est en constante évolution.

Bien avant le Covid-19, Carmila a lancé une stratégie autour de la santé en déve- loppant des emplacements accueillant des pharmacies, cabinets médicaux, den- tistes Cette offre va venir, aux côtés de l optique ou de la téléphonie, remplacer progressivement le poids des enseignes de l équipement de la personne qui ne représentent plus que 36 % de nos reve- nus locatifs contre 40 % quelques années plus tôt. BI : La crise du Covid-19 remet-elle en cause votre stratégie de développement ?

ADP : Elle renforce une tendance que nous avions déjà initiée. Nous sommes encore plus sélectifs dans notre pipeline de déve- loppement, uniquement des extensions de centres existants. Dans un premier temps, nous devrions nous concentrer sur les six à neuf projets importants les plus structurants pour assurer la croissance de Carmila. BI : La crise a renforcé la défiance des investisseurs institutionnels pour le commerce physique, en particulier les centres commerciaux. Comment réagissent les actionnaires de Carmila ?

ADP : D abord Carrefour, notre premier actionnaire avec 35 % du capital, croit dans le commerce, ce qui reste un solide gage de stabilité pour notre foncière. Ensuite, les actionnaires institutionnels de Carmila, constitués principalement

« Carmila s est donné les marges de manœuvre pour acquérir des actifs ou des portefeuilles

qui pourraient être sur le marché »

d assureurs français, gardent leur sang- froid par rapport au retail bashing véhi- culé par les quelques acteurs anglo-saxons. Jusqu à présent, Carmila délivre sa per- formance, avec une croissance organique de plus de 3 % de ses loyers nets en 2019, un résultat net récurrent en progression à 1,63 par action à fin 2019 et une grande confiance dans ses cash-flows à moyen et long termes. Des performances qui ne se reflètent malheureusement pas aujourd hui dans le cours de bourse. BI : C était avant la crise ? Avant l effondrement des valeurs ?

ADP : Il est encore un peu tôt pour mesu- rer l évolution des valorisations, en parti- culier en l absence de transactions : il n y a que peu d acheteurs certes, mais égale- ment peu de vendeurs, et certainement pas à des prix cassés ! Les cours de bourse actuels reflètent des taux de rendement implicites très élevés, et comparativement aux autres classes d actifs immobiliers, des primes de risque pour le retail qui me semblent exagérées. La crise pourrait toutefois générer de nouvelles oppor- tunités. Carmila, avec l un des ratios de LTV les plus bas du marché (34,9 %) et une situation financière très saine, s est donné les marges de manœuvre pour acquérir des actifs ou des portefeuilles qui pourraient être sur le marché à des conditions particulièrement attractives. Nous serons pragmatiques et ne déroge- rons pas à notre positionnement sur les centres commerciaux de proximité situés en France, Espagne et Italie.

25 | Magazine Business Immo #166 Juin 2020

EN COUVERTURE / COMMERCE, UNE REPRISE À QUITTE OU DOUBLE