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Fallait-il brûler les foncières cotées de commerce au plus fort de la crise du Covid-19 ? Pour mieux les ressusciter à la faveur du déconfinement ? L évolution du cours de bourse du leader Unibail-Rodamco- Westfield résume à lui seul la somme d in- connues et d incertitudes qui frappent le secteur du commerce. L action de la foncière aura dégringolé de 80 % par rapport à son plus haut de 2016, jusqu à frôler le plancher des 40 dix jours après le déconfinement. Les foncières de commerce sont victimes d un triple choc. Une inconnue sur les loyers à court terme. Une pression sur les valeurs d actifs à moyen terme. Une défiance des investisseurs institutionnels qui perdurent.

Peur sur loyers Le bras de fer entre les grands propriétaires-bailleurs et les enseignes continue en dépit de la publication de

la charte sur la médiation des loyers ini- tiée par le gouvernement. Signée par toutes les organisations représentatives des propriétaires-bailleurs, elle a été rejetée par les principales fédérations des grandes enseignes. Celles qui constituent le socle des locataires des foncières de commerce. Ces dernières ont appliqué à la lettre les recommandations de leurs instances repré- sentatives, mensualisant les loyers, suspen- dant leur règlement pendant la période de confinement, les annulant sur trois mois pour les TPE. Le reste fera l objet de négo- ciations au cas par cas. « Nous irons plus loin et pourrons offrir des gratuités », a consenti Christophe Cuvillier, le PDG d URW au micro d Europe 1. Pour les enseignes, la perte sèche générée par deux mois de confinement équivaut au taux d effort moyen des commerçants, généralement compris entre 10 et 20 %

selon les secteurs, indique Béatrice Guedj, Senior Advisor à l IEIF. Pour les foncières, l impact d une amputation des cash flows devrait être plus limité. « La totalité des frais généraux et financiers payés par les fon- cières est couverte par trois mois de loyers en moyenne, ce que les foncières ont quasiment touché avant le déclenchement de la crise », observe-t-on chez Gestion 21. Reste à voir si les foncières vont conserver leur niveau de dividendes en 2021 après avoir réduit cette année leur coupon au plus juste des obligations de distribution liées au sta- tut SIIC. « Les foncières auront la volonté de minimiser leur dividende pour préserver leurs ressources financières », pronostique un analyste financier.

Pression sur les valeurs La tension sur les loyers va se matérialiser inévitablement par une pression sur les

Bourse : la « remontada » des foncières de commerce

Massacrées en bourse, les foncières cotées de centres commerciaux se sont redressées en l espace de quelques séances dans un climat d euphorie à la corbeille. « Remontada » en vue ou simple « rebond du chat mort » ?

Par Gaël Thomas

49 | Magazine Business Immo #166 Juin 2020

EN COUVERTURE / COMMERCE, UNE REPRISE À QUITTE OU DOUBLE