Your browser is not up to date and is not able to run this publication.
Learn more

À l échelle planétaire, le coworking s est développé de manière exponen-tielle, notamment par l intermédiaire de l américain WeWork, valorisé un temps à près de 50 Mds$, avec une offre compre- nant 260 centres dans le monde. En France, le coworking s est fait également une place de choix, avec un triplement de l offre depuis 2017  et un total de quelque 1  700  espaces pour une surface d environ 1  million de m², selon l indice du coworking publié par Bureaux à partager en fin d année 2019. Oui mais voilà, le Covid-19 est passé par là, impactant de plein fouet l activité des entre- prises converties à ces nouveaux modes de travaux et, in fine, les revenus des acteurs du coworking. « Avec les TPE, PME et quelques grands groupes qui réduisent la voilure, les acteurs du coworking risquent de déplorer un trou significatif de chiffre d affaires pendant le confinement qui va se prolonger sur les mois de mai et juin, ainsi qu un nombre important de départs », affirme Philippe Morel, le père de Nextdoor (aujourd hui Wojo), et Chairman & Co-founder de Dynamic Workplace. Preuve des conséquences immédiates du Covid-19, Morning Coworking, qui dispose de plus de 60 000 m² d espaces de coworking en France, a annoncé sur Business Immo 15 à 20 % de départs de ses clients sur l année en

cours. «  C est assez considérable lorsque l on compare ce chiffre avec les 5 % d entreprises en moyenne (majoritairement des TPE et PME) qui nous quittent sur une année en raison de la cessation de leur activité  », consent Clément Alteresco, Founder - Chief Executive Officer chez Morning Coworking. Tous les acteurs sont touchés, y compris le leader WeWork. « En période de confinement : une partie de ses contrats de prestation de service contiennent une option de sortie sans frais pour le client », souligne un observateur. 40 % de sa clientèle serait engagé sur des contrats de

Coworking : la peur de la crise après la crise Plus les mois, les semaines et les jours passent, plus l année 2020 augure de lendemains qui déchantent pour les opérateurs de coworking. Confrontés à une crise sanitaire inédite, ces acteurs subissent la désertion de leurs espaces et une absence de chiffre d affaires qui pourraient aboutir à une consolidation du marché pour les uns et à la fin d un modèle pour d autres.

Par Mehdi Touazi

© A

do be

St oc

k -

vic to

r z as

to l s

ki y

moins de trois mois. Pire encore, WeWork, déjà tourmenté par des problèmes de gouver- nance et une introduction en bourse ratée, a vu son premier actionnaire, la société japo- naise SoftBank, renoncer à son offre publique d achat (OPA) pour 3 Mds$. L effet domino risque d être conséquent pour les bailleurs tra- ditionnels. Aux USA, JLL et Newmark Knight Frank ont été mandatés pour renégocier les baux à la baisse. En France, les doutes planent sur la capacité financière de WeWork à sup- porter le coût de l ouverture d une douzaine de nouveaux centres qui doit lui permettre de

53 | Magazine Business Immo #165 Mai 2020

EN COUVERTURE / DÉFI N°1 : CONFINEMENT : LA « DRÔLE DE GUERRE » ÉCONOMIQUE