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L immobilier logistique panse ses plaies

Résiliente, défensive, vitale : la logistique semble être de prime abord la classe d actifs qui résiste le mieux au choc du Covid-19. Pourtant, les chiffres du 1er trimestre 2020 sont très mauvais, surtout sur le front locatif. Et si la crise sanitaire avait révélé des fragilités plus profondes d un secteur à l heure cruciale de sa mutation ?

Par Sandra Roumi

au 1er trimestre 2020, chutant à un niveau de 382 000 m2. Il s agit là d un score non seu- lement inférieur de 49 % à la moyenne des surfaces commercialisées depuis 2015, mais également en deçà des volumes placés dans les années 2011-2014, période de reprise pour l immobilier logistique après la crise de 2008  », comptabilise Didier Terrier, directeur associé au sein d Arthur Loyd Logistique. Seule bonne nouvelle au cœur de ce tableau bien sombre : la promesse de relocalisations d activités de production dans l Hexagone qui pourrait bien assurer la relève de la filière logistique française, immobilière incluse, et assurer un levier de croissance inattendu. Une nuance qui a son importance : l effon- drement de la demande placée a été engagé quelques mois avant le Covid-19. «  La demande exprimée chute depuis octobre 2019.

Quelques deals ont été enregistrés depuis, mais il s agit de prises à bail courtes portant sur des entrepôts de débord. Une seule transaction majeure a été enregistrée au cours des derniers mois : Intermarché (70 000  m2), dans le sec- teur d Angoulême, dans le cadre d un clé en main. Au mieux, nous misons sur une année 2020 à 1,5 million de m2 », poursuit Didier Terrier. La contre-performance de l Île-de- France avec moins de 100 000 m2 est inquié- tante. Du jamais vu sur le premier marché de l immobilier logistique français. « Après quatre années exceptionnelles à 4 millions de m² placés ou plus, le marché logistique reprend son souffle en 2020 avec un retour à une acti- vité normale qui ne sera que très progressif. Nous anticipons de faibles volumes de transac- tions pour les 2e et 3e trimestres 2020 avec un rattrapage sur le 4e trimestre, voire en 2021, qui tend à imaginer un volume placé total

Dans un océan d incertitudes, l im-mobilier logistique semble plier, mais ne pas rompre. Alimentée par les deux moteurs de la grande distri- bution alimentaire et du e-commerce, la filière a tenu ses engagements sans mani- fester de ruptures majeures dans sa sup- ply chain en dépit du confinement. Une gageure et un défi qu il faut relever Les jours d après risquent cependant d être difficiles si la supply chain et ses entrepôts ne sont pas au rendez-vous des nouveaux enjeux du marché. Côté statistiques, le take-up de l im- mobilier logistique en France signe au 1er trimestre 2020 son plus mauvais score depuis plus d une décennie. «  Rompant avec la dynamique haussière engagée il y a maintenant quatre ans, la demande placée en immobilier logistique acte une forte baisse

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65 | Magazine Business Immo #165 Mai 2020

EN COUVERTURE / DÉFI N°2 : ÉVALUER LES IMPACTS DU COVID-19